Présent depuis mille ans dans la vie musicale, l’orgue a connu de multiples usages : dans les lieux de culte bien sûr, mais aussi au salon, au concert, au cinéma, dans la rue et… dans les jardins. Au XVIIIe siècle, les jardins du Vauxhall de Londres ont même engagé des organistes titulaires qui jouaient concertos et transcriptions diverses pour la joie des promeneurs. C’est dans cet esprit que cinq récitals, donnés sur le grand orgue de la cathédrale, seront retransmis en direct dans le jardin public.
Orgue à l’église, au temple, à la synagogue, au salon, au cinéma, dans la salle de concert et même dans la rue. Mais au jardin ? L’idée n’est pas nouvelle, mais c’est à Londres, au début du siècle suivant, qu’elle obtient ses lettres de noblesse. Les Vauxhalls gardens, aménagés dès 1730, comportent une tribune pour les musiciens et, dans cette tribune, un orgue. Instrument de continuo, il est aussi soliste et fait entendre des concertos dont Haendel vient précisément d’introduire l’usage comme intermède dans ses oratorios.
Le second des cinq concerts qui illustreront ce thème sera placé sous le signe du merle noir, oiseau aussi commun que virtuose lorsque l’on prend le temps de l’écouter dans nos jardins. Deux musiciens : un organiste (Yoann Tardivel) et un saxophoniste (Yann Letort) le célébreront plus ou moins explicitement, en faisant référence à Franz Liszt, Olivier Messiaen mais aussi à Moondog dont on peut espérer que le « Birds’Lament » n’est pas le signe avant-coureur d’un monde sans oiseaux.